Melon d’eau ou l’avant dans le coeur

C’était grande voile, grande famille, grande forêt, c’était immense. Nous marchions sur des aiguilles, les mêmes que nous cramions le soir, l’air iodé je me souviens, me portait dans ses avants bras et me libérait comme une petite mouche sur un melon d’eau.

Elle marchait droite, droit devant.

Si j’avais eu le temps, je l’aurai pris, j’aurai dansé avec le vent et j’aurai aimé surement très fort ce moment là. Mais pas moyen, pas moyen de dire pourquoi mes pieds se sont torturés, j’avais bien ma petite idée mais non, tout le monde fabulait sur la longueur de la coque. Moi je n’avais qu’une envie, me faire péter le cœur.

Elle marchait mal, malmenée.

Tu crois peut-être que la saison valait le coup? Un petit tour dans les pins, deux yeux dans le sable. L’agilité des doigts, tout ça au bout de la course. C’était le critérium des âmes pures, l’effleurement d’une pelure verte, rien n’avait de sens, sinon de suivre les pas d’un million de gens.

Elle a fermé la marche.

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